Saviez-vous que les panneaux sont recyclables à 95% ?
De nombreuses idées reçues accompagnent la perception de l’exploitation solaire en France et notamment en ce qui concerne le recyclage des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques. C’est une question récurrente lorsque l’on aborde le sujet d’installations que ce soit chez le particulier ou bien pour les parcs photovoltaïques de grande envergure. Qu’en est-il exactement ? Une chose est certaine, c’est que le sujet a évolué depuis une dizaine d’année. La recherche y est pour beaucoup. En effet, le recyclage des panneaux photovoltaïques est une des conditions de son déploiement et des lois et directives notamment européennes permettent de cadrer le sujet depuis la production jusqu’au recyclage d’équipements solaires.
Il sera intéressant de se pencher sur le panneau photovoltaïque et les composants qui se recyclent dans un premier temps. Puis nous comprendrons comment la filière de recyclage s’organise en France et comment elle anticipe le recyclage de panneaux photovoltaïques dans les dizaines d’années à venir. En effet, les installations et projets de parcs photovoltaïques ne cessent de voir le jour et la question du démantèlement est intrinsèque à celle de la mise en place de panneaux photovoltaïques.
Petit tour d’horizon sur la question. Notons que nous parlerons plus précisément d’une catégorie de panneaux solaires : le panneau photovoltaïque car c’est de lui dont on parle le plus fréquemment.
1- Qu’est-ce qui est recyclable dans un panneau photovoltaïque ?
Il est bon de savoir que les panneaux photovoltaïques sont recyclables à 94%. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, contrairement à ce que l’on entend dire communément. En fait un panneau photovoltaïque est essentiellement composé de verre (à 80%), d’aluminium, de plastique, de cuivre, d’argent et de silicium. Le verre est une matière très intéressante car elle a la capacité d’être recyclable à l’infini, tout comme l’aluminium. Aussi, ces deux matériaux seront réutilisés pour la fabrication de nouveaux panneaux photovoltaïques ou bien repartiront dans l’industrie pour différentes exploitations. Notons que l’aluminium est très utilisé dans la construction tant de pièces automobiles que dans les objets de tous les jours (canettes…).
Le verre, le plastique, l’aluminium sont des matériaux non dangereux et très facilement recyclables. Le plastique est transformé en CRS (Combustible Solide de Récupération).
Quant au silicium qui compose 5% des panneaux photovoltaïques, le cuivre qui les compose à 1% et l’argent à 0.1% sont également recyclables. Le silicium peut être recyclé 4 fois. Il a la possibilité d’être mis sous forme de lingots qui seront utilisés dans l’industrie. Le but est de le restituer le plus pur possible. Quand au cuivre et à l’argent, ils repartent sur le marché des métaux précieux.
Seuls 5% des éléments connectiques du panneau photovoltaïque ne sont pas recyclables.
Le premier travail du recyclage est la collecte dont nous parlerons plus loin dans l’article. Puis les panneaux à recycler sont stockés, on sépare les éléments qui les composent (câbles, boîtes de jonction, cadres métalliques, verre, composés métalliques…). La séparation de tous ces éléments peut se faire mécaniquement avec des concasseurs, des aimants, des tamis, ou bien encore des trieurs à induction. Certains traitements sont thermiques ou bien chimiques. On utilise des solvants pour extraire des matériaux secondaires par fraction.
Quand les éléments qui composent le panneau photovoltaïque servent à en construire de nouveaux, on parle d’une boucle fermée.
2- Comment s’organise le recyclage de panneaux photovoltaïques ?
Aujourd’hui, tout constructeur de panneau photovoltaïque doit induire sa collecte, son démantèlement et son recyclage. Le démantèlement implique de déposer tous les éléments qui constituent le système des panneaux photovoltaïques depuis les modules jusqu’aux câbles électriques en passant par les structures support.
Les opérations de collecte et de démantèlement sont encadrées par la directive européenne relative aux Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) qui précise bien qu’elles sont à la charge des fabricants de panneaux photovoltaïques.
En France, depuis 2007, PV Cycle était l’éco-organisme à but non lucratif agréé par les pouvoirs publics pour organiser la collecte et le traitement des panneaux photovoltaïques usagés. Après un changement d’identité visuelle et de nom, c’est désormais SOREN qui assure ce rôle. Il est important de noter que la collecte et le traitement des panneaux photovoltaïques usagés est sans frais tant pour les particuliers que pour les professionnels ou collectivités.
Une campagne lancée en 2021 par l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique) et les eco-organismes et soutenue par le ministère de la Transition Ecologique : Réduire, Réutiliser, Recycler a permis de toucher l’ensemble de la population sur les bonnes pratiques à adopter. Pour les constructeurs de panneaux photovoltaïques, cela veut dire : réduire la quantité de matériaux nécessaires à la construction, réutiliser certains éléments et matériels d’un ancien panneau à un nouveau, recycler les matériaux après traitement en amont.
3- Quel avenir pour le recyclage de panneaux photovoltaïques ?
On compte actuellement encore peu d’éléments solaires en fin de vie. En effet, leur durée de vie est garantie entre 30 et 25 ans. Les premiers panneaux photovoltaïques installés en 1992 avaient encore de belles capacités de production d’énergie 20 ans après leur installation. Donc aujourd’hui, peu d’installations ont atteint leur limite d’âge. De plus, il est important de noter que les installations de production d’énergies renouvelables et en particulier l’énergie solaire ne rejettent pas de polluant pendant leur phase de fonctionnement. Il est toutefois primordial que ces filières génèrent le moins de déchets possible en fin de vie. Toutefois, le recyclage des panneaux photovoltaïques est déjà opérationnel. De plus, le volume de modules photovoltaïques installés en France croit régulièrement d’autant plus avec la crise énergétique mondiale. La question du recyclage est donc cruciale pour l’avenir.
Il en est de même pour les installations solaires photovoltaïques dans le reste du monde. L’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA) a d’ailleurs construit des projections de la filière solaire photovoltaïque dans le monde. Elle prévoit 4512 GW installés dans le monde jusqu’en 2050 !
En France, avec 9 435MW installés fin 2019, ce sont déjà 850 000 tonnes de panneaux photovoltaïques qui devront être recyclés dans les 15 à 30 ans à venir ! Et les installations ne font que progresser on prévoir 135 GW de panneaux photovoltaïques installés d’ici 2050.
Toujours selon l’IRENA, d’ici 2030, 900 000T de verre, 100 000T de polymères, 75 000T d’aluminium et 29 500T de silicium pourront être réutilisés au niveau mondial ! Des chiffres impressionnants mais qui prouvent bien toute l’organisation de la filière du recyclage du solaire en France et dans le monde.
Le recyclage des panneaux solaires et photovoltaïque est une question cruciale dans leur cycle de vie. En effet, ce recyclage permet une réutilisation de certains composants pour la fabrication de nouveaux panneaux. Donner une seconde vie au photovoltaïque est un objectif premier. Nous avons pu voir que le recyclage est très bien structuré en France et en Europe avec des directives fermes qui ont été mises en place depuis plus de 10 ans. Il faudra maintenir le cap dans les décennies à venir car le photovoltaïque est une source d’énergie électrique qui sera très utile aux pays en quête d’indépendance énergétique.