« France 2030 » consacre 50 milliards d’Euros à la décarbonation sur la période 2022-2027
Répondre aux enjeux environnementaux et vite, tel est l’objectif majeur du plan d’action gouvernemental annoncé dès février 2022. Verdir le Mix énergétique, produire une énergie durable tout en restant performants, le tout dans un temps toujours plus court, autant d’enjeux majeurs qui demandent plus que jamais une rapidité de mise en oeuvre.
Avec comme objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, l’industrie française doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35% d’ici 2030. Un programme d’action inscrit dans « France 2030 » concerne directement l’industrie. Il sera intéressant d’en détailler le plan d’action. Mais en fait, qu’est-ce que la décarbonation ? Un petit point sur sa définition ne sera pas de trop.
Dans ce plan de décarbonation accéléré car il y a urgence, les énergies renouvelables ont leur carte à jouer, notamment le photovoltaïque qui ne cesse d’améliorer ses performances grâce à la recherche et aux nombreuses études visant à optimiser la production d’énergie verte.
1- Qu’est-ce que l’on entend par « Plan de décarbonation » ?
Le plan de décarbonation est pour la France, un grand plan d’investissement pour l’avenir. Il s’agit d’un ambitieux dispositif appelé « France 2030 » qui veut répondre aux grands défis de notre ère et plus particulièrement la transition énergétique. Un plan qui passe par la décarbonation des industries et qui ambitionne de permettre à la France « de retrouver le chemin de son indépendance environnementale, industrielle, technologique, sanitaire et culturelle et de prendre un temps d’avance dans ces secteurs stratégiques ». Plus de 50 milliards d’euros sont donc alloués sur 2022-2027 dont 34 milliards de nouveaux crédits investis pour les entreprises, les universités, les organismes de recherche. Le but est de soutenir pour 50% des acteurs émergents et des porteurs d’innovation et pour 50% la décarbonation économique.
Le 4 février 2022, à l’occasion d’un déplacement à Dunkerque, Jean Castex, alors encore premier ministre, dévoilait ce plan d’action mis en place par le gouvernement pour décarboner les industries françaises et ainsi assurer le respect des engagements climatiques gouvernementaux en réduisant les émissions industrielles de GES de 26Mt/an d’ici à 2030. Le tout en pérennisant l’emploi et en réduisant l’empreinte industrielle de secteurs stratégiques.
France 2030 prévoit 5,6 milliards d’euros pour la décarbonation à proprement parler des industries et ainsi au respect des engagements pour le climat. Des aides directes pour le déploiement de solutions de décarbonation de sites industriels. Dans ce montant, 4 milliards d’euros seront consacrées aux technologies innovantes (capture du carbone, développement de l’utilisation de l’hydrogène).
Ce plan de décarbonation est une continuité d’actions menées et il s’inscrit dans la Loi Energie Climat de novembre 2019 qui a posé un cadre à la de protection de l’environnement. Le paquet « Fit for 55 » lui-même porté au niveau européen vise à adapter le cadre de lois environnementales européennes (climat, énergie, transport) afin d’aligner les textes actuels sur les ambitions fixées pour 2030 et 2050. Le but étant de baisser de 35% nos émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2030
Le 18 novembre dernier, le président Macron dressait un premier bilan de ce plan France 2030. En 2022, ce sont 10 milliards d’euros qui ont été investis dans l’innovation technologique et énergétique avec 1700 projets soutenus. Il est prévu autant d’investissements pour 2023.
2- En quoi consiste la décarbonation ?
On parle de décarbonation ou bien de décarbonisation. Les deux termes désignent la même pratique. La décarbonation désigne l’ensemble des mesures et techniques mises en place en vue de limiter l’empreinte carbone d’une entreprise, d’un secteur d’activité, d’un pays ou bien d’une économie. La décarbonation du bilan énergétique d’un pays consiste à réduire progressivement sa consommation d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) émettrices de gaz à effet de serre (que sont principalement le dioxyde de carbone et le méthane).
La décarbonation implique l’amélioration de l’efficacité énergétique qui peut se vérifier grâce à l’isolation thermique ou en améliorant le rendement des moteurs. L’objectif de la décarbonation est aussi basé sur le remplacement des énergies fossiles par le nucléaire et les énergies renouvelables que sont : le solaire provenant des rayonnements du soleil, l’énergie hydraulique qui exploite la force de l’eau en mouvement, l’éolien utilisant la force du vent, la biomasse issue de la matière organique, la géothermie qui puise la chaleur naturelle de la terre et l’énergie marine qui est produite par les courants de la mer et les marées.
La sobriété énergétique est également un axe majeur de la décarbonation, elle relève du sens citoyen et éco-responsable tant des individus que des collectivités et entreprises.
Aujourd’hui on parle beaucoup de décarbonation industrielle car ce secteur produit beaucoup de gaz à effet de serre. Le double enjeu est de taille : réduire la pollution que génère le secteur tout en le rendant performant et concurrentiel. La décarbonation de secteurs essentiels à notre indépendance énergétique : la chimie, la sidérurgie, l’aluminium ou les matériaux de construction passe donc par la recherche et l’innovation. Le Plan France 2030 alloue ainsi 610 millions d’euros au financement de l’innovation et le déploiement de technologies pour une industrie « Bas Carbone ».
La double gageure étant de préserver l’ambition climatique de la France tout en réindustrialisant le pays. Pour ce faire, l’exploitation d’énergies renouvelables comme le solaire et donc la technologie photovoltaïque a toute sa place dans le monde de demain.
3- La carte du solaire et du photovoltaïque
En fait, la décarbonation s’opère principalement en substituant une source d’énergie « propre », c’est à dire n’entraînant que peu de gaz à effet de serre, aux hydrocarbures. Cette énergie propre est issue des énergies renouvelables que sont : le solaire, l’éolien, la géothermie, la biomasse. L’énergie nucléaire (non carbonée) est également éligible.
L’énergie solaire, captée partout dans le monde permet de produire de façon continue et inépuisable une énergie qui pourra, grâce à des procédés techniques, être transformée en électricité et qui pourra également alimenter d’autres systèmes.
Les panneaux photovoltaïques ont la capacité de transformer la lumière en électricité sans émettre de CO2, ni autres rejets polluants et préserve ainsi l’atmosphère. L’énergie solaire, appelée énergie verte est désormais une source rentable. Les panneaux sont de plus en plus performants et leur coût diminue au fur et à mesure que la l’innovation et la technologie progresse.
Les panneaux photovoltaïques sont un atout tant pour le particulier (qui peut en poser sur sa toiture et ainsi être autonome en consommation électrique) que pour les entreprises qui peuvent miser sur l’auto consommation.
La technologie solaire est loin de rester immobile. Les panneaux solaires qui désormais produisent de l’hydrogène en sont la preuve. Des réservoirs de stockage de cet hydrogène gazeux sont désormais au point.
De manière générale, les centrales photovoltaïques permettent de fournir de l’électricité elle même permettant un certain nombre de transformations et d’alimentations.
Le lancement du 3ème volet de l’appel à projets de France 2030 en juillet 2022 par le gouvernement veut accélérer la sortie des combustibles fossiles dans l’industrie. Pour ce faire les énergies renouvelables ont leur carte à jouer notamment en misant sur l’innovation.
Le solaire et le photovoltaïque ont donc encore de beaux jours devant eux.
Aujourd’hui, la nécessité de réduire la dépendance de l’union européenne aux énergies fossiles, rendue urgente par notamment la guerre en Ukraine, positionne à nouveau la question des ressources énergétiques au centre des préoccupations des états.
Le gouvernement français a lancé en « mode accéléré » l’appel à projets API « Industrie Zéro Fossile » en juillet 2022, dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Il y a en effet urgence à décarboner mais aussi à acquérir une véritable indépendance énergétique. Le solaire par le biais du photovoltaïque peut constituer une partie de la réponse au besoin en énergie verte.